jeudi 12 avril 2012

Fais dodo ...

Il est passé minuit. C'est le temps d'aller dormir et rejoindre mon amoureuse qui sommeille déjà depuis une bonne heure. J'entre doucement dans la chambre et tout est noir. J'y vais doucement pour ne pas la réveiller, mais je le répète, c'est le noir total. Je contourne le lit, trébuche sur le un panier de linge, me frappe le tibia sur la barre de métal du lit et me fracasse le petit orteil sur ma commode, tout ça sans le moindre bruit. J'ai sans doutes le visage rouge et déformé par la douleur, mais, je ne le dirais jamais assez, il fait noir, donc c'est un détail insignifiant.

Je me glisse doucement sous les draps, sans provoquer de remous, puis je ferme les yeux et je commence à dériver vers le pays des rêves.

Soudain, j'entends un son, un grognement peut-être ? Je perçois une subtile vibration qui semble se rapprocher. Le mouvement s'intensifie au point où je sens les murs bouger. Le lit semble vouloir se déplacer vers l'avant. Des plumes du matelas s'envolent, un oreiller fait un vol plané, une forme me frôle la tête. Je m'agrippe à mes couvertures, pensant à mon plan d'évacuation d'urgence. Encore quelques grognements, une ou deux secousses finales, puis … c'est le calme plat.


Ma blonde a terminé sa manœuvre de retournement au lit ! Je peux me rendormir.

Le Sommeil m'a toujours fasciné. C'est tout d'abord une fonction biologique de base, présente aussi bien chez les animaux que chez l'homme. Mais évidement, nous avons transformé, ritualisé, et complexifié cette pratique au point où dormir, c'est épuisant !

Ce que j'aime le moins de cette période nocturne (ou diurne pour les travailleurs de nuit), c'est cette impression de n'avoir aucun contrôle sur mon corps. Quand on dort, parfois on bouge sans le savoir, on peut donner une claque sur la tête à son conjoint sans le savoir, on peut faire des bruits incongrus (pas toujours harmonieux) et même dire des choses qu'on ne veut pas dire. C'est un peu comme si on était momentanément possédé par l'esprit de notre jumeau maléfique.

D'où la question qu'on pose parfois à notre partenaire, au petit matin :

"Pourquoi tu m'as dit que mon pyjama était laid cette nuit ?"

Le passage de l'état d'éveil au sommeil est aussi très particulier chez l'adulte. Certains, dont moi, ont le sommeil facile : Je me couche, je lis un peu, puis, je m'endors. Souvent trop rapidement. Un roman de 500 pages peut facilement me durer 3 mois. C'est toujours le même cycle. Je ramasse mon livre, parfois par terre pas de signet parce que l'ai échappé en m'endormant la veille, je passe 5 minutes à retrouver la page où je l'ai laissé. Je commence à lire, mais je dois reculer de 3 ou 4 pages pour me rappeler qui donc est Clyde et pourquoi il est rendu en Australie avec Elizabeth. Puis je continue à suivre l'histoire...

"Clyde descend de sa moto, le soleil rend l'asphalte brulante. Elizabeth se demande pourquoi cet arrêt brusque ! Ils étaient presque rendus au repère secret du docteur Swangle ! Clyde est muet. Il ne peut que pointer l’horizon, affichant un air ébahi …"

"Soudain une dinde de 3 mètres se mets à courir après Clyde. Ce dernier à juste le temps de déployer ses grandes ailes rouges et fait signe à Elizabeth qui vient de se métamorphoser en grille pain. Celle-ci se met à danser la claquette sur l'air de la pub de "Déménagement La Capitale", tout en jonglant avec des gardes-robes gratuits !"

Puis, je me réveille brutalement, au moment où mon livre me tombe sur la tête. C'est comme si l'esprit, lorsque les yeux se ferment, désire continuer l'histoire, mais comme il ne peut plus voir, il invente le reste du mieux qu'il peut. Le plus amusant, c'est d'essayer de raconter le roman à quelqu'un trois mois plus tard !

"T'es certain que la fille jonglait avec des gardes-robes ?"

Pour ceux qui souffrent du problème inverse, l'insomnie, la vie peut souvent être tellement plus difficile. On a souvent le sommeil léger. Un rien peut nous tenir éveillés :

Il est tard un dimanche soir, on regarde la fin de "Tout le monde en parle". Un compositeur viennois tente en vain d'expliquer l'époque baroque à une ex-danseuse nue qui vient de lancer une ligne de vêtements pour dames âgées. On baille à s'en décrocher la mâchoire et tout ce qui s'y attache. On ferme finalement la télé, puis on monte se coucher. Le lit est invitant et la couette est confortable. Rapidement le sommeil vient s'installer puis, sans crier gare, la terrible question surgit dans notre esprit :

"J'ai-tu barré la porte patio ?"

Alors le combat intérieur s'engage entre notre esprit rationnel et l'autre, plus imaginatif.

Ben oui, je la barre toujours.
Mais il me semble que je l'ai pas vérifiée ce soir, pis le chien est sorti.
Alors, elle est peut-être pas barrée ?
C'est pas si grave, personne va entrer.
Mais ils viennent de dire aux nouvelles qu'il y a eu des vols dans la région
Pas question que je me lève, je reste couché

Fini !  Le sommeil ne reviendra pas ! Mais on persiste. 

"Je vais me rendormir, je vais me rendormir..."

On essaie tous les trucs. Se virer de bord, penser à des choses joyeuses, se brasser le pied, se coller sur son ou sa conjoint(e) ou on compte les moutons, ou les dindes, au choix. Rien à faire. Quatre heures de sommeil de perdu. On descend finalement vérifier la porte patio, qui était évidement bien verrouillée ! Mais il est trop tard. Dehors, les oiseaux commencent déjà à gazouiller et le chien insiste pour sortir !

Bon, tant pis, on dormira mieux la prochaine fois ...

Je lisais justement, la semaine dernière un article intéressant, qui comparait le sommeil chez l'homme à l'hibernation chez la marmotte. Celle-ci, lorsque l'hiver arrive … se transforme en dinde géante, qui danse la claquette sur un électro ou un bureau, puis, lorsskbn4enw==

Zzzzzzzzzz

1 commentaire:

  1. Moi tu vois j'ai peine a m'endormir même avec des somnifères. En fait depuis que j'ai appris pour ma santé.....si tu savais tout ce à quoi je pense....débile mentale. Ca prendrait une machine qui lit dans le cerveau parce que parfois je finis par m'endormir sur une pensée qui dérive et me réveille peu après pour réaliser que ca n'avait pas de sens. Mais quand je dors.....une bûche une vraie de vraie....

    RépondreSupprimer