C'est un peu comme si on vous passait le micro, sur une grande scène, avec 100,000 personnes, silencieuses, qui attendent voir ce que vous allez leur dire. On entend juste un "bzzzzz", puis le micro fait un peu de feedback (c'est quoi l'onomatopée pour un bruit de feedback ? Squeeeee ?), et enfin, l'orateur se racle un peu la gorge (hum hum !), et dit: "Heuuu, bonjour tout le monde !".
C'est parti !
Je démarre donc ce blog, tout simplement, sans savoir où ça va mener. Je n'ai rien de très spécial à raconter, pas de grands enjeux écologiques ou politiques, pas de découvertes scientifiques fracassantes, rien que des banalités. Mais il se passe plein d'autres choses dans mon univers et tout peut être spécial selon le point de vue du lecteur.
Je suis informaticien. Même si j'adore mon métier, c'est toujours compliqué de répondre à la fameuse question que le nouveau chum de tante Germaine nous pose au party de Noël:
- Et tu fais quoi dans la vie ?
- Bien, je suis informaticien ...
- Ah ben ! Et tu travailles où ?
- Pour une petite boite de consultant ...
- Et vous faites quoi au juste ?
- "Euuuhh, ben ..., disons que ..."
C'est là que ça se gâte. C'est le bout ou tu fais un effort pour rendre ça intéressant, mais tu vois clairement que ton interlocuteur à juste le goût d'aller se chercher une deuxième portion de sandwich-triangles-pas-de-croutes et une généreuse portion de salades de patates au buffet.
Ou comme le dit un de mes amis: "Je suis consultant". Ça laisse planer le mystère et les gens ne posent pas de questions.
Si tu demandes à une serveuse de restaurant ce qu'elle fait, c'est clair, elle sert au restaurant. Elle peut même te raconter des anecdotes croustillantes comme: "C'est moi qui ai servi la princesse Kate quand elle est venue à Ottawa, pis elle m'a confié que notre pudding chômeur était le meilleur au Canada".
Ça provoque à coup sûr un "Wow !" bien senti, excluant ici les anti-monarchistes bien entendus.
Mais quand un informaticien raconte, même avec un enthousiasme exagéré:
- Imagine, l'autre jour, j'ai réussi à corriger le bug qui faisait que le ERP du client commandait des plaques de métal de trop dans son MRP, pis ça faisait que son EDI n'envoyait pas le bon 850 ! C'était juste la boucle dans le programme java qui checkait pas la bonne condition dans le "if". Ben ça m'a pris 4 heures pour le trouver ! On a tellement ri au bureau !
Il reçoit la face neutre, un peu gênée, mais polie avec un:
- Ah ben ! Bon, ben je vais aller me chercher du pudding chômeur au buffet avant qu'il en reste plus !
Je me souviens même d'un voyage que j'ai fait avec quatre collègues (informaticiens) à Cuba, il y a plusieurs années. Pour décrocher, on avait fait le pacte de ne pas parler de travail. On s'était alors donc inventé un autre métier: Nous étions quatre associées dans une entreprise de pompes funèbres. Croyez-le ou non, quand les gens nous demandaient ce qu'on faisait, on provoquait à tout coup un intérêt soutenu. Tout le monde veut savoir les secrets d'un embaumeur, quelques anecdotes sur le cadavre qui n'était pas vraiment mort, combien ça rapporte ? Heureusement, on avait l'imagination fertile.
Bref, être entrepreneur de pompes funèbres semble plus intéressant qu'informaticien pour la majorité des gens!
J'en suis donc venu à la conclusion qu'être informaticien est un plaisir solitaire !
Mais ça a des avantages. Dans mon cas, ça stimule la curiosité et le désir d'apprendre, et ça développe la faculté d'expliquer et de vulgariser (Tabouère !) les choses. D'où mon goût d'écrire ce blogue qui parlera de tout, mais pas beaucoup d'informatique !
Bonne lecture !
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