C'est le sprint final avant Noël ! La course dans les centres commerciaux pour trouver LE dernier cadeau à son ou sa conjoint(e) et la liste d'épicerie pour le réveillon, en plus du travail et des inévitables partys de bureau. Beaucoup comme moi ne pensent qu'à une chose : « Comme ça ferait du bien une petite semaine en République dans un tout inclus! »
Certains diront, avec raison, que
passer une semaine dans un tout inclus dans les caraïbes, ce n'est
pas vraiment voyager. C'est juste changer temporairement de décor
sans trop changer ses habitudes. On pourrait même comparer à un
gros salon de bronzage, mais avec des Pina coladas. Je suis
d'accord, mais ce n'est pas possible non plus pour tout le monde
partir 6 mois avec un sac à dos pour traverser l’Amérique du sud
en naviguant sur l'amazone, en se nourrissant de serpents, en
assommant les alligators à coup de rame, puis de dormir le soir venu
dans un filet suspendu à un arbre, chassant les moustiques géants à
coup de bâton de base-ball.
Lorsqu'on a goûté à un tout inclus,
on devient paresseux. On rêve d'un petit voyage relaxant en avion,
suivi d'une arrivée à l'hôtel où vous attend le personnel avec un
cocktail, puis c'est le repos absolu sous le doux soleil, près de la
mer, pendant une semaine. On y rêve à chaque fois que le froid
revient, mais on oublie comment c'était la dernière fois.
C'est un peu comme le PFK. On y rêve pendant 12 mois, en pensant comment ça serait
bon mordre dans une bonne cuisse panée moelleuse et savoureuse.
Alors on se fait plaisir, on commande un 3 morceaux avec salade de
patates, puis on se sent mal, avec des crampes et la nausée pendant
2 jours. On se dit alors, plus jamais ! Puis, un an plus tard ...
Ça commence généralement par le
magasinage sur Internet. C'est sans doutes l'étape la plus pénible
de tout le processus. Il y a 5000 complexes de vacances disponible et
on doit en choisir un. Ça prend des capacités analytiques
démesurées pour faire ce choix. Il y a tellement de paramètres
possibles : le nombre d'étoiles de l'hôtel, le pays, le nombre
de piscines, la durée du trajet en autobus, le nombre de restos, le
bar dans la piscine, etc.
Personnellement, si je veux être
dépaysé, ça ne me prend pas grand-chose. Donnez-moi quelques
palmiers et un océan et je suis complètement ailleurs. C'est plus
fort que moi, à chaque fois que je suis en vacances dans un de ces
lieux, je dois absolument serrer un palmier très fort dans mes bras
! Est-ce qu'un habitant de Puerto Plata s'émerveillerait autant chez
nous à la vue d'une épinette en plein milieu d'un champs enneigé ?
Possible, mais pour ce qui est de le serrer fort dans ses bras, c'est
moins certain !
Alors quand il faut faire un choix
entre un 4.5 étoiles avec 2 piscines et 3 restaurants, versus un 4
étoiles avec 4 restaurants et une piscine, ou encore entre un 5
étoiles 3 restos et 3 piscines, mais à 90 minutes de l'aéroport.
Je m'y perds complètement.
Heureusement, les sites de voyage sur internet nous donnent d'autres indications précieuses pour faire
notre choix : Premièrement, les photos, puis les commentaires des
voyageurs. Oui, mais toutes les photos presque identiques. On y voit
toujours des hôtels colorés, avec des plages de sable blanc, une
mer turquoise et plein de palmiers. Après en avoir vu 200, on est
encore plus confus.
Heureusement, on peut se fier alors aux
commentaires toujours sages et perspicaces des voyageurs précédant.
« Cet endroit est à éviter à tout
prix, j'y ai passé les pires vacances de ma vie en découvrant
qu'ils n'avaient pas de sirop d'érable au buffet le matin. En plus,
il a eu une averse de 30 minutes le mercredi soir. Je songe à poursuivre mon
agence de voyage. »
« Un vrai cauchemar ! Les cours de
Merengue étaient toujours en retard de 5 minutes et j'ai vu des petits lézards sur les sentiers. »
On finit tout de même par faire son
choix. Et c'est généralement le premier qu'on a vu et ça se passe
généralement comme ça (l'expérience peur varier, très légèrement, d'un endroit à l'autre.)
On a travaillé 70 heures cette semaine
car on doit commencer à rattraper à l'avance le boulot qu'on ne
fera pas durant notre semaine de congé, en plus de le rattraper la semaine d'après. Donc on se lève en pleine
nuit pour arriver à l'aéroport à 3h du matin et attendre deux
heures en file au comptoir avant de pouvoir attendre une heure à la
sécurité, pour enfin pouvoir attendre une heure pour l'embarquement et
finalement attendre une autre heure avant le décollage à cause de la tempête de neige !
Mais le tour d'avion vaut le coup :
Cinq ou six heures de vol, un bon film (pourquoi y a-t-il presque
exclusivement des comédies romantiques abominables ?). On a droit à
quelques demi-verres de jus, un sac de 8 bretzels et plus tard, un petit lunch
composé d'un demi sandwich, 4 raisins et une barre tendre pour 12 $.
Arrivés à destination, il reste
encore un beau voyage organisé en bus semi-climatisé sur des routes
cahoteuse en terre battue. Pittoresque ! On regrette presque les
turbulences du décollage pendant la tempête à Montréal. Votre
représentant tente de vous expliquer, entre deux bosses, comment
va se dérouler votre arrivée à l'hôtel alors que le moteur du bus
et son absence de silencieux rendent ses efforts futiles.
C'est le moment idéal pour "profiler" ses futurs voisins pour la semaine. On fait des prévisions : Le
gros brun avec la camisole rouge va sûrement parler fort toute la
semaine et draguer toutes les jeunes filles. Le vieux couple avec des
kits safari assortis va se plaindre de la nourriture et de la
chaleur toute la semaine, les jeunes tourtereaux, qui ont l'air de
nouveaux mariés vont probablement repartir aussi blancs qu'à leur
arrivée. Et la gang de jeunes va sûrement être sur le party 22
heures sur 24, et ramener de leur vacances 4 photos floues et un mal
de tête collectif de 4 jours.
On pourrait aussi l'appeler «Décepcion
». Il me semble que la chambre avait l'air belle sur la photo ! La
climatisation ne fonctionne qu'à moitié ? Pas grave, on a la mer
pour se rafraîchir. L'eau chaude ne fonctionne pas ? Pas grave, on
n'est pas ici pour se laver. Il restait juste 2 petits lits ? Pas
grave, on n'est pas ici pour dormir ! La toilette coule ? Pas grave
...
Il faut maintenant essayer notre
résidence secondaire (ou primaire) : la plage. Il faut rapidement
établir son territoire. Bon, l'hôtel compte 500 chambres, donc
environ 1000 touristes. Si je compte bien, il y a 12 parasols. Donc
faudra se lever à 4h pour avoir le privilège d'avoir un peu
d'ombre.
On ne veut surtout pas revenir blanc.
Nos collègues vont croire qu'on a passé une semaine en Gaspésie.
Les médecins nous conseillent de mettre de la "FPS 50". Le bon sens nous
dicte de mettre au moins de la "FPS 30". Donc on fait un
compromis et on finit le tube de 10, parce qu'il y a des petits
nuages et on va faire attention et gna gna gna … Résultat : Au
retour dans la chambre le soir, il n'y a plus d'électricité ? Pas
grave, on peut s'éclairer à même notre corps !
Vous aurez sûrement déjà compris que
mes titres ne sont pas des vrais mots en espagnol, c'est juste pour
faire plus typique. Je le mentionne juste au cas.
Ensuite, on va brûler nos calories au soleil. Car voyez-vous, le soleil brûle plus vite que l'activité physique. Je suis d'accord, il ne brûle pas la même chose, mais quand même, il faut se garder de l'énergie pour ….
En plus, il y a du vin à volonté, directement d'une fontaine à boisson gazeuse ! Mais c'est pas grave même si ça goûte étrangement le Cool-aid au raisin mélangé avec du rhum, on doit se faire aux saveurs du pays. C'est ça qu'on appelle voyager !
On s'était promis de faire la fête
jusqu'au petit matin. On retourne donc à la chambre pour se changer,
puis on se dit qu'on pourrait faire juste une petite sieste avant …
Mais on perd complètement la carte et on se réveille le lendemain
matin avec un mal de tête, le corps qui brûle et un léger
flottement stomacal. On sait qu'on doit recommencer le cycle encore 6
jours. Un petit tour au buffet suivi d'un petit rhum punch et on est
comme neuf !
Malgré tout, le dernier jour des
vacances arrive toujours trop vite. On est triste, on resterait bien
« une p'tite semaine de plus », maintenant qu'on a un bronzage
infernal et que le serveur au bar nous connaît par notre prénom.
Mais il faut rentrer. On est à peine assis dans l'avion qu'on pense à
notre prochain voyage. Ici c'était très bien, mais la prochaine
fois, il faudrait essayer une place avec 2 piscines au lieu d'une,
avec 4 restaurants à moins de 30 minutes de l'aéroport. Pis cette
fois on va apporter de la 30 et du beurre de pinottes!
Five swimming pools
RépondreSupprimerFour restaurants
Three screeching birds
Two Quebec tourists
And a pepto bismal in a pear treeeeeeee!!
JE VEUX Y ALLERR!!!!
RépondreSupprimermalgré tout!
Quelle belle plume! Juste à te lire on a le goût de partir. Tout à l'air tellement plus exotique quand on te lit. A+ JW
RépondreSupprimerHolà! T'as oublié de mentionner qu'à chaque nuit, on se réveille à 3h00 du matin, avec des crampes incroyables et qu'on a la diarrhéà parce que l'avertissement de ne pas boire l'eau, ça on l'a compris, mais on ne peut s'empêcher de bouffer des pignàs (ananas), melòne d'eau ou autre fruito, que l'on trouve tout simplement trop bons puisqu'ils fondent dans la bouche tellement ils sont juteux!! Mmmm!! Malgré tout, à chaque fois que les crampes arrivent, on promet à Dieu, juste avant de perdre connaissance sur le bol, que si l'on survit "PU JAMAIS ON EN MANGERA!" Mais le lendemain matin, on regarde tout ces beaux fruits frais dans le buffet, on hésite, puis on se dit: "Ahhh! Pis coudonc.. Peut-être que je ne serai pas malade cette nuit après tout!" Mais erreur, on l'est à chaque fois! Je voudrais ici prendre le temps de remercier le touriste qui a inventé les Immodiums!! Quelle belle invention!! Mais malgré tout, pour moi, le Sud et l'océan turquoise représentera toujours le paradis sur terre!!
RépondreSupprimerExcellent article! J'adore ton petit accent espagnol ;-)P
Nikita