lundi 19 décembre 2011

Todo incluido


C'est le sprint final avant Noël ! La course dans les centres commerciaux pour trouver LE dernier cadeau à son ou sa conjoint(e) et la liste d'épicerie pour le réveillon, en plus du travail et des inévitables partys de bureau. Beaucoup comme moi ne pensent qu'à une chose : « Comme ça ferait du bien une petite semaine en République dans un tout inclus! »

Certains diront, avec raison, que passer une semaine dans un tout inclus dans les caraïbes, ce n'est pas vraiment voyager. C'est juste changer temporairement de décor sans trop changer ses habitudes. On pourrait même comparer à un gros salon de bronzage, mais avec des Pina coladas. Je suis d'accord, mais ce n'est pas possible non plus pour tout le monde partir 6 mois avec un sac à dos pour traverser l’Amérique du sud en naviguant sur l'amazone, en se nourrissant de serpents, en assommant les alligators à coup de rame, puis de dormir le soir venu dans un filet suspendu à un arbre, chassant les moustiques géants à coup de bâton de base-ball.

Lorsqu'on a goûté à un tout inclus, on devient paresseux. On rêve d'un petit voyage relaxant en avion, suivi d'une arrivée à l'hôtel où vous attend le personnel avec un cocktail, puis c'est le repos absolu sous le doux soleil, près de la mer, pendant une semaine. On y rêve à chaque fois que le froid revient, mais on oublie comment c'était la dernière fois.

C'est un peu comme le PFK. On y rêve pendant 12 mois, en pensant comment ça serait bon mordre dans une bonne cuisse panée moelleuse et savoureuse. Alors on se fait plaisir, on commande un 3 morceaux avec salade de patates, puis on se sent mal, avec des crampes et la nausée pendant 2 jours. On se dit alors, plus jamais ! Puis, un an plus tard ...

Ça commence généralement par le magasinage sur Internet. C'est sans doutes l'étape la plus pénible de tout le processus. Il y a 5000 complexes de vacances disponible et on doit en choisir un. Ça prend des capacités analytiques démesurées pour faire ce choix. Il y a tellement de paramètres possibles : le nombre d'étoiles de l'hôtel, le pays, le nombre de piscines, la durée du trajet en autobus, le nombre de restos, le bar dans la piscine, etc.

Personnellement, si je veux être dépaysé, ça ne me prend pas grand-chose. Donnez-moi quelques palmiers et un océan et je suis complètement ailleurs. C'est plus fort que moi, à chaque fois que je suis en vacances dans un de ces lieux, je dois absolument serrer un palmier très fort dans mes bras ! Est-ce qu'un habitant de Puerto Plata s'émerveillerait autant chez nous à la vue d'une épinette en plein milieu d'un champs enneigé ? Possible, mais pour ce qui est de le serrer fort dans ses bras, c'est moins certain !

Alors quand il faut faire un choix entre un 4.5 étoiles avec 2 piscines et 3 restaurants, versus un 4 étoiles avec 4 restaurants et une piscine, ou encore entre un 5 étoiles 3 restos et 3 piscines, mais à 90 minutes de l'aéroport. Je m'y perds complètement.

Heureusement, les sites de voyage sur internet nous donnent d'autres indications précieuses pour faire notre choix : Premièrement, les photos, puis les commentaires des voyageurs. Oui, mais toutes les photos presque identiques. On y voit toujours des hôtels colorés, avec des plages de sable blanc, une mer turquoise et plein de palmiers. Après en avoir vu 200, on est encore plus confus.

Heureusement, on peut se fier alors aux commentaires toujours sages et perspicaces des voyageurs précédant.

« Cet endroit est à éviter à tout prix, j'y ai passé les pires vacances de ma vie en découvrant qu'ils n'avaient pas de sirop d'érable au buffet le matin. En plus, il a eu une averse de 30 minutes le mercredi soir. Je songe à poursuivre mon agence de voyage. »

« Un vrai cauchemar ! Les cours de Merengue étaient toujours en retard de 5 minutes et j'ai vu des petits lézards sur les sentiers. »

On finit tout de même par faire son choix. Et c'est généralement le premier qu'on a vu et ça se passe généralement comme ça (l'expérience peur varier, très légèrement, d'un endroit à l'autre.)

Transportación


On a travaillé 70 heures cette semaine car on doit commencer à rattraper à l'avance le boulot qu'on ne fera pas durant notre semaine de congé, en plus de le rattraper la semaine d'après. Donc on se lève en pleine nuit pour arriver à l'aéroport à 3h du matin et attendre deux heures en file au comptoir avant de pouvoir attendre une heure à la sécurité, pour enfin pouvoir attendre une heure pour l'embarquement et finalement attendre une autre heure avant le décollage à cause de la tempête de neige !

Mais le tour d'avion vaut le coup : Cinq ou six heures de vol, un bon film (pourquoi y a-t-il presque exclusivement des comédies romantiques abominables ?). On a droit à quelques demi-verres de jus, un sac de 8 bretzels et plus tard, un petit lunch composé d'un demi sandwich, 4 raisins et une barre tendre pour 12 $.

Arrivés à destination, il reste encore un beau voyage organisé en bus semi-climatisé sur des routes cahoteuse en terre battue. Pittoresque ! On regrette presque les turbulences du décollage pendant la tempête à Montréal. Votre représentant tente de vous expliquer, entre deux bosses, comment va se dérouler votre arrivée à l'hôtel alors que le moteur du bus et son absence de silencieux rendent ses efforts futiles.

C'est le moment idéal pour "profiler" ses futurs voisins pour la semaine. On fait des prévisions : Le gros brun avec la camisole rouge va sûrement parler fort toute la semaine et draguer toutes les jeunes filles. Le vieux couple avec des kits safari assortis va se plaindre de la nourriture et de la chaleur toute la semaine, les jeunes tourtereaux, qui ont l'air de nouveaux mariés vont probablement repartir aussi blancs qu'à leur arrivée. Et la gang de jeunes va sûrement être sur le party 22 heures sur 24, et ramener de leur vacances 4 photos floues et un mal de tête collectif de 4 jours.

Habitación

On pourrait aussi l'appeler «Décepcion ». Il me semble que la chambre avait l'air belle sur la photo ! La climatisation ne fonctionne qu'à moitié ? Pas grave, on a la mer pour se rafraîchir. L'eau chaude ne fonctionne pas ? Pas grave, on n'est pas ici pour se laver. Il restait juste 2 petits lits ? Pas grave, on n'est pas ici pour dormir ! La toilette coule ? Pas grave ...

Cuissón

Il faut maintenant essayer notre résidence secondaire (ou primaire) : la plage. Il faut rapidement établir son territoire. Bon, l'hôtel compte 500 chambres, donc environ 1000 touristes. Si je compte bien, il y a 12 parasols. Donc faudra se lever à 4h pour avoir le privilège d'avoir un peu d'ombre.

On ne veut surtout pas revenir blanc. Nos collègues vont croire qu'on a passé une semaine en Gaspésie. Les médecins nous conseillent de mettre de la "FPS 50". Le bon sens nous dicte de mettre au moins de la "FPS 30". Donc on fait un compromis et on finit le tube de 10, parce qu'il y a des petits nuages et on va faire attention et gna gna gna … Résultat : Au retour dans la chambre le soir, il n'y a plus d'électricité ? Pas grave, on peut s'éclairer à même notre corps !

Boissón

Vous aurez sûrement déjà compris que mes titres ne sont pas des vrais mots en espagnol, c'est juste pour faire plus typique. Je le mentionne juste au cas.

Il fait chaud ! Très chaud. Le sable est brûlant et on fait un numéro de claquettes à chaque déplacement entre notre « spot » et la mer. Même la mer est trop chaude. Ils ont dit dans le bus (le petit bout qu'on a compris) qu'il fallait éviter de boire de l'eau à l'extérieur des chambres. Il reste quoi ? Du rhum ! Banana Mama, Rhum punch, Cuba Libre, tout ça dans une grosse tasse à café géante pour faire le moins de voyages entre la plage et le bar. Et il n'est que 10h30 le matin. Pas grave, c'est pour se réhydrater ! Si on est étourdi à midi, c'est parce qu'on n'a pas assez bu. Il va falloir redoubler d'ardeur après le dîner.

Restauración

On laisse temporairement notre abri solaire quelques minutes pour aller manger des hots dogs, frites, burger et pizza, question de se dépayser un peu. C'est au buffet qu'on peut apercevoir les vrais aventuriers : Ceux qui ont parcouru 3000 km, pour visiter un autre pays et affronter ses périls, armés de leur pot de beurre d'arachides et de leur boite de Cheerios de la maison au cas où …

Ensuite, on va brûler nos calories au soleil. Car voyez-vous, le soleil brûle plus vite que l'activité physique. Je suis d'accord, il ne brûle pas la même chose, mais quand même, il faut se garder de l'énergie pour ….

L'animación

Après avoir insisté pendant 20 minutes, Eduardo nous convainc finalement d'aller faire une saine compétition sportive. On se bande les yeux, on avale une tequila, on tourne 10 fois autour d'un poteau, puis on se met à courir jusqu'à la ligne d'arrivée. Le gagnant est celui qui produit la plus longue trace de vomi sur le sable ! Je ne comprends pas que le comité olympique ne s'y soit pas encore intéressé.

Restauración – part II

On n'a pas vraiment faim, Tous nos repas semblent espacés d'une heure ou deux. Mais c'est un tout inclus. Alors il faut en profiter. Mais on a le choix ce soir. Soit un magnifique resto Italien d'inspiration dominicaine, ou bien un restaurant japonais d'inspiration dominicaine ou encore un restaurant typique dominicain d'inspiration italo-japonaise.

En plus, il y a du vin à volonté, directement d'une fontaine à boisson gazeuse ! Mais c'est pas grave même si ça goûte étrangement le Cool-aid au raisin mélangé avec du rhum, on doit se faire aux saveurs du pays. C'est ça qu'on appelle voyager !

Recuperación

On s'était promis de faire la fête jusqu'au petit matin. On retourne donc à la chambre pour se changer, puis on se dit qu'on pourrait faire juste une petite sieste avant … Mais on perd complètement la carte et on se réveille le lendemain matin avec un mal de tête, le corps qui brûle et un léger flottement stomacal. On sait qu'on doit recommencer le cycle encore 6 jours. Un petit tour au buffet suivi d'un petit rhum punch et on est comme neuf !

Conclución

Malgré tout, le dernier jour des vacances arrive toujours trop vite. On est triste, on resterait bien « une p'tite semaine de plus », maintenant qu'on a un bronzage infernal et que le serveur au bar nous connaît par notre prénom. Mais il faut rentrer. On est à peine assis dans l'avion qu'on pense à notre prochain voyage. Ici c'était très bien, mais la prochaine fois, il faudrait essayer une place avec 2 piscines au lieu d'une, avec 4 restaurants à moins de 30 minutes de l'aéroport. Pis cette fois on va apporter de la 30 et du beurre de pinottes!

4 commentaires:

  1. Five swimming pools
    Four restaurants
    Three screeching birds
    Two Quebec tourists
    And a pepto bismal in a pear treeeeeeee!!

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  2. JE VEUX Y ALLERR!!!!
    malgré tout!

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  3. Quelle belle plume! Juste à te lire on a le goût de partir. Tout à l'air tellement plus exotique quand on te lit. A+ JW

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  4. Holà! T'as oublié de mentionner qu'à chaque nuit, on se réveille à 3h00 du matin, avec des crampes incroyables et qu'on a la diarrhéà parce que l'avertissement de ne pas boire l'eau, ça on l'a compris, mais on ne peut s'empêcher de bouffer des pignàs (ananas), melòne d'eau ou autre fruito, que l'on trouve tout simplement trop bons puisqu'ils fondent dans la bouche tellement ils sont juteux!! Mmmm!! Malgré tout, à chaque fois que les crampes arrivent, on promet à Dieu, juste avant de perdre connaissance sur le bol, que si l'on survit "PU JAMAIS ON EN MANGERA!" Mais le lendemain matin, on regarde tout ces beaux fruits frais dans le buffet, on hésite, puis on se dit: "Ahhh! Pis coudonc.. Peut-être que je ne serai pas malade cette nuit après tout!" Mais erreur, on l'est à chaque fois! Je voudrais ici prendre le temps de remercier le touriste qui a inventé les Immodiums!! Quelle belle invention!! Mais malgré tout, pour moi, le Sud et l'océan turquoise représentera toujours le paradis sur terre!!

    Excellent article! J'adore ton petit accent espagnol ;-)P


    Nikita

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